10›21 JUIN 1944

Le sentier
des Maquisards

Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Image de thématique
Archives Départementales du Puy-de-Dôme, 628Fi165

Le Dr Louis Mallet

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Né le 5 juillet 1889 à Alleuzes, Louis Mallet s’installe comme médecin à Saint-Flour en 1920. Il se marie en 1921 avec Marguerite Ricoul. Etienne nait en 1925, Madeleine et Pierrot en 1928.

En 1935, il fonde La Glèbe « bimensuel d’action paysanne, » avec René Amarger. Son hostilité envers le régime de Vichy entraîne sa destitution de ses fonctions de conseiller général du canton de Saint-Flour mais il refuse de donner sa démission de maire d’Alleuze (il l’est depuis 1929). À l’automne 1940, il est dénoncé au préfet par lettre anonyme comme « antigouvernemental. »

En novembre 1941, il intègre Combat et, avec René Amarger, membre de Franc-Tireur, organise la résistance cantalienne, et profite de ses tournées pour mobiliser les habitants.

Les trois enfants du docteur participent à son action, Etienne est chef de sizaine, et les jumeaux sont agents de liaison.

Repéré par la Milice, il se cache chez des habitants de Saint-Flour puis rejoint l’infirmerie de campagne du Mont-Mouchet début juin 1944.  Après les combats, le service de santé se déplace à Maurines et s’y installe le 12 juin, le jour où le Dr Mallet apprend l’arrestation de sa famille, le pillage de sa maison et de son cabinet par la Gestapo et la Milice, ainsi que l’exécution de son fils Pierre (16 ans et demi). Sa femme et sa fille Madeleine sont immédiatement transférées à Clermont d’où elles ont été déportées à Neubren-Sarrebrück, puis Ravensbrück, et enfin Holleinschen.

Radiation du Dr MALLET
Arrêté signé de l’amiral Darlan, chef du gouvernement, qui “destitue d’office” le Dr Mallet à cause de son “hostilité […] envers le gouvernement” de Vichy.
Musée de Haute Auvergne, Saint-Flour

Le 20 juin vers 16h, il quitte Maurines avec Etienne et quelques autres qui se réfugient dans les bois du Bès. Le 22, ils sont capturés, conduits à Fournels, enfermés dans une grange et torturés.  

Le lendemain matin, des voitures allemandes entrent dans Fournels, les prisonniers, mains attachées dans le dos, sont poussés dans les voitures qui sont garées devant l’hôtel Valette. 

Ils sont transférés à la mairie de Chaudes-Aigues le 23 juin pour interrogatoires et sont exécutés le soir même au tournant de Pratviel.

Marguerite Mallet et sa fille n’ont appris leur décès qu’à leur retour de déportation le 3 juin 1945.

Barcha Bauer, Le refus, Cinquillo films, 1998.

Pierre Mallet, Archives Départementales du Puy-de-Dôme, 628Fi248
Etienne Mallet, Archives Départementales du Puy-de-Dôme, 628Fi249