10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

La genèse des réduits
Journal télévisé, FR3 Auvergne, 22 juin 1979
Les maquis se développent en Auvergne dès 1943 sous l’effet conjugué d‘une répression de plus en plus féroce et du STO dont les réfractaires entrent pour une part dans la résistance armée. Robert Huguet-Prince en est le responsable.
Émile Coulaudon-Gaspard, chef de l’ AS informé d’un possible débarquement allié à l’été 1944, décide de créer une zone de réduits où pourront se rassembler les combattants. Le 20 mai 1944, à la suite d’une réunion du comité de Libération, il lance une mobilisation générale et cette levée en masse, même si elle suscite des réticences, fait affluer des milliers d’hommes vers les réduits du Mont-Mouchet (près de 3000), de Venteuges (entre 1000 et 1200) et de la Truyère (entre 1300 et 1400) où sont constituées une trentaine de compagnies. Ce maquis constitue, avec celui du Vercors, le plus grand rassemblement de maquisards.
À ce moment-là, le but de Coulaudon est de galvaniser la résistance, de redorer le blason français auprès des alliés en participant à la libération du pays et de fixer en Auvergne des troupes allemandes pour les empêcher de rejoindre le ou les sites de débarquement (données inconnues des résistants au mois de mai).

Antoine Lorca-Laurent explique le choix du Mont Mouchet au printemps 1944
Barcha Bauer, Le refus, Cinquillo films, 1998.
Des missions du réseau britannique SOE ont apporté aux réduits une aide logistique, technique et financière importante. Elles ont permis des parachutages massifs d’armes légères et d’équipements au Mont-Mouchet et à Saint-Martial, commune du réduit de la Truyère. Leur présence fit espérer l’arrivée de matériel lourd et surtout de renforts aéroportés.
Pouvait-on attendre davantage de la part des alliés ?
La France libre était dédoublée : à Alger le gouvernement provisoire avec le Général de Gaulle ; à Londres, le BCRA et le général Koenig, chef de l’État-major FFI depuis le 1er juin 1944, qui doivent traiter avec le commandement allié (Eisenhower). Cette dualité compliquait les liaisons et les décisions d’autant que, pour des raisons de sécurité les alliés bloquèrent les liaisons radio entre Alger et Londres de la fin avril 1944 au 6 juin 1944. C’est seulement le 4 juin que Churchill apprit à de Gaulle que le débarquement aurait lieu le 6 juin 1944 en Normandie ! Si la France Libre a bien eu le projet d’aider les réduits en parachutant des hommes, toute opération dépendait des Alliés, de leur bon vouloir et de leur matériel et en juin 1944, leur priorité allait au débarquement de Normandie qui mobilisait toute leur capacité logistique.
