10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Une puissance occupante
Bien que l’État français soit considéré comme souverain depuis l’armistice du 22 juin 1940, l’occupant allemand a toujours exercé un contrôle, plus ou moins visible sur la zone sud.

Une délégation allemande est constamment présente à Vichy pour maintenir des relations avec le gouvernement, et se renforce au fil des mois.
En février 1942, le service de renseignement et de maintien de l’ordre de la SS (le SD) implante une « délégation de police allemande » à Vichy, dirigée par Hugo Geissler.
Pierre Laval autorise l’installation des services de répression allemands en zone non occupée.
Dès l’automne 1942, après le franchissement de la ligne de démarcation le 11 novembre, un « État-major de liaison » d’une trentaine de membres s’installe à Aurillac. Considéré comme lieu de passage stratégique, l’Est du Cantal bénéficie de l’attention de la puissance occupante et à partir de juillet 1943 plusieurs chambres d’hôtel sont réquisitionnées à Saint-Flour et Chaudes-Aigues. Si les relations sont considérées comme satisfaisantes avec la population locale, elles sont beaucoup plus tendues avec les administrations et représentants de l’État français. Les Allemands appliquent la loi du vainqueur et les réquisitions sont constantes et abondantes. Les prélèvements de denrées alimentaires sont quotidiens. Bestiaux et fromages quittent régulièrement le département pour l’Allemagne.
En zone sud, la police allemande agit essentiellement par le Sipo-SD, appelé à tort la Gestapo, police secrète d’état, qui n’opère qu’à l’intérieur du territoire allemand. Hugo Geissler est le KdS (Kommandeur der Sicherheist) du Sipo-SD de Vichy depuis décembre 1940.
Chargé de mener les arrestations et déportations des Juifs apatrides, l’activité du Sipo-SD est surtout consacrée, à partir du printemps 1944, à la lutte contre la Résistance intérieure, menée conjointement avec la Milice française fondée par Joseph Darnand.
Le 10 juin 1944, un avis du commandant de la zone militaire pour la zone sud annonce que l’armée allemande « exercera les droits de l’autorité occupante dans les mêmes conditions que dans la zone nord. » C’est donc une prise de contrôle du pouvoir exécutif que s’arroge l’occupant, considérant que le régime de Vichy n’est plus à même de garantir la sécurité des troupes.
C’est le dernier acte administratif allemand, avant que les opérations militaires liées à la guérilla menée par la Résistance dans l’ensemble de l’Auvergne, jusqu’à la Libération le 25 août 1944.

