10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

attachant sur les événements de juin 1944.
Source : Musée de la Résistance d’Anterrieux
Le chemin du repli : un trajet semé d’embûches
Témoignage de Roger Raynaud dit « Lorraine », 7ème Compagnie, recueilli par Jean Favier, mars 2008.
« Le départ des 3 compagnies (5ème, 6ème et 7ème) représentant environ 550 hommes est donné aux environs de 22 h 30. La colonne s’ébranle en file indienne, conduite par des paysans des environs qui vont nous faire passer à travers le dispositif ennemi.
Nous allons traverser, par groupe de 12 hommes, la route de Ruines à Clavières sur laquelle passent de temps en temps des patrouilles ennemies en automitrailleuses. De plus, les fusées éclairantes lancées par les Allemands pour nous rechercher éclatent dans le ciel, nous sommes visibles comme en plein jour. Il faut beaucoup de temps à la colonne pour réussir le franchissement de la route sans accroc.
Nous voilà enfin en haut du versant qui surplombe la rivière de la Truyère. Il va falloir descendre au fond du ravin. La descente n’est pas facile, car nous avons avec nous notre armement. Des hommes tombent, glissent, lâchant leurs armes ou munitions qu’il faut alors retrouver, Nous avons l’impression de faire un terrible vacarme, heureusement couvert par le grondement de l’eau. […]

Enfin, après bien des déboires, les genoux et les coudes accrochés, nous parvenons au fond du ravin. Nous traversons la rivière, de l’eau jusqu’aux genoux. Elle n’est pas chaude ! Il faut ensuite remonter en haut du versant, la pente est raide, les cailloux roulent sous nos pas, mais ce n’est pas notre souci : la fatigue est là, nous n’avons pas mangé depuis la veille. Enfin nous voici en haut de la pente, nous nous regroupons. Les responsables de la colonne s’aperçoivent que nous sommes moins nombreux. On apprendra plus tard que la queue de la colonne s’est perdue et a fini par rejoindre le réduit de la Truyère par le pont de Chaliers. […]
Au lever du jour, nous nous arrêtons pour nous camoufler dans un bois, nous allons y rester toute la journée et nous reposer.
De temps en temps, à diverses reprises dans la journée, nous entendons des avions allemands qui survolent les environs à la recherche des maquisards. Il faut bien se camoufler car le pilote peut très bien nous apercevoir, même dans un bois. Des gars partent en essayant de ne pas se faire voir chercher un peu de ravitaillement dans les fermes des environs. Ils reviennent avec quelques tourtes, du pain et du fromage qui nous sont distribués. Vu le nombre, les parts ne sont pas grosses et cela ne calme pas notre estomac, mais c’est mieux que rien… »
