10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Archives Départementales du Cantal, 97Fi54.
Nourrir 3000 hommes entre le 12 et le 21 juin 1944
Le plateau du Caldaguès, moins élevé que la Margeride, est une zone d’habitat permanent avec 4 communes et de nombreux hameaux. Le site était petit pour accueillir les quelques 3000 maquisards qui s’y trouvaient à cette période, ceux de la Truyère et ceux du Mont-Mouchet qui s’y étaient repliés. Même si les relations avec la population étaient bonnes dans l’ensemble, celle-ci était davantage résignée qu’enthousiaste…
La pression exercée sur les villageois était en effet très forte, surtout en matière de ravitaillement ! Poules, lapins et légumes avaient disparu de Saint-Martial. Chaque compagnie recevait de l’argent qui venait des parachutages. Certaines assuraient elles-mêmes leur subsistance tandis que d’autres s’adressaient au commandement pour leur nourriture.
Dès le 17 juin, l’État-Major instaura un rationnement : 500 g de pain (cuit dans les fours des villages), 300 g de pommes de terre, 300 g de légumes secs, 15 g de matières grasses, 25 cl de vin, 200 g de viande par homme et par jour. Dans la même note, l’État-Major ajoute que les réquisitions pratiquées par certaines compagnies ou bataillons sous la menace des armes doivent cesser et » seront sanctionnées avec la dernière sévérité » !
50ème anniversaire d’une commune martyre, CODURA, 1994, Musée de la Résistance du Mont Mouchet.
L’ordre et la discipline étaient difficiles à maintenir, d’autant plus qu’il y avait, à cette période, deux postes de commandement distincts, celui de la Truyère à Fridefont et celui du Mont-Mouchet à Saint-Martial.
Paulette Grandelaude qui était enfant, se souvient de sa peur face à ces gaillards qui se bagarraient souvent. Ils étaient venus chez ses parents chercher la maie pour faire le pain ; sa mère a refusé : « vous m’avez déjà pris le four, je ne vous laisse pas prendre la maie. Si vous voulez vous en servir, vous n’avez qu’à faire le pain à la maison ». Ils ont profité de ce qu’elle était partie pour venir prendre la maie et la petite fille n’avait pas pu les en empêcher.

Musée de la Haute-Auvergne.
