10›21 JUIN 1944

Le sentier
des Maquisards

Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Image de thématique
Paul, Joseph et Louis Jacques, avec Guillaume Clavot,
© Musée de la Résistance d’Anterrieux

Les frères Jacques

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La majorité des maquisards présents dans le réduit de la Truyère, au Mont-Mouchet ou à Venteuges venaient d’Auvergne mais le combat contre le nazisme et pour la liberté a rassemblé beaucoup plus largement comme en témoigne l’odyssée de la famille Jacques qui s’est terminée tragiquement à Fridefont.

Les Jacques viennent de Moselle, département qui fit, avec le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, des allers-retours entre la France et l’Allemagne au cours de l’Histoire. L’armistice est signé avec l’Allemagne le 22 juin 1940 et dès le mois de juillet, les trois départements sont à nouveau annexés. Les poteaux frontières sont replantés et le mark remplace le franc. Les habitants ont le choix entre prendre la nationalité allemande ou être expulsés en France.
Les cinq membres de la famille Jacques choisissent la France et partent avec 50kg de bagages, 2 000 francs en poche et couverts de multiples couches de vêtements. Après un hiver difficile passé dans le sud, ils viennent s’installer en Auvergne avec trois autres familles. Ils trouvent du travail et un logement à Authezat (Puy-de-Dôme).

Le 20 mai 1944, Émile Coulaudon, chef régional des maquis d’Auvergne, appelle à la mobilisation générale. Les trois fils Jacques, Paul (42 ans), Joseph (28 ans) et Louis (24 ans) et deux de leurs amis, Guillaume Clavot, réfugié de la région parisienne et René Janel, exploitant à Authezat, se rendent sans hésitation au Mont-Mouchet et sont incorporés à la 12ème Compagnie. Ils participent aux combats de la Margeride puis se replient vers le réduit de la Truyère où ils combattent à nouveau. Le 21 juin, ils sont capturés par l’ennemi sur la commune de Fridefont et exécutés.

Ce cas n’est pas isolé : beaucoup d’Alsaciens-Lorrains ont fui pour échapper à l’incorporation dans l’armée allemande. Les étudiants et universitaires strasbourgeois se sont repliés à Clermont-Ferrand et, prolongement logique de leur démarche, se sont engagés dans la Résistance. C’est ainsi que Paul Reiss-Dr Raymond rejoint le service de santé du Mont-Mouchet puis celui de la Truyère à Maurines. 

Il y eut aussi des Belges et des Luxembourgeois, des républicains espagnols, des Polonais, des Alliés membres du SOE… L’antinazisme a réuni dans ces maquis d’Auvergne des gens de tous horizons géographiques et sociaux.