10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Les forces allemandes face aux réduits
Jusqu’au printemps 1944, la présence militaire allemande est assez discrète en Auvergne et ne dépasse pas 5000 hommes (dont 200 dans le Cantal). Lorsque l’annonce d’un débarquement allié se précise, et que les renseignements apportés par les espions et les observations aériennes confirment la constitution d’un maquis en Margeride, les effectifs gonflent rapidement.
Pour éliminer les « rassemblements de terroristes » en Margeride, Fritz von Brodowski, commandant de l’État-major de liaison 588 (Hauptverbindungsstäbe) basé à Clermont-Ferrand demande la mobilisation de troupes supplémentaires dans le Cantal. Un groupement tactique mobile est amené dans la région de Saint-Flour avec des moyens considérables en hommes (plus de 2500) et en matériel (500 véhicules, automitrailleuses, mortiers de campagne…).
Cette brigade est en partie composée des légions de l’Est (Ostgruppen), qui rassemblent des prisonniers de guerre soviétiques non russes (Tatars, Azerbaïdjanais, Arméniens).
L’annonce du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 pousse l’État-major allemand à renforcer encore la présence militaire dans le Massif Central, et autorise le prélèvement de troupes tirées des divisions de combat. Ce sont près de 7000 hommes qui arrivent en renfort.

Archives départementales Puy-de-Dôme, 628Fi418

Archives départementales Puy-de-Dôme, 628Fi419
Venu de Royat, le général Kurt Jesser installe son Poste de commandement à Saint-Flour et coordonne l’assaut du 10 juin 1944 vers le Mont-Mouchet. Au lendemain de la dispersion des maquisards, le commandement allemand localise les zones de repli et concentre ses forces vers Chaudes-Aigues avec la volonté d’en finir au plus vite.
Jesser prend à nouveau le commandement de l’opération depuis son PC d’Issoire et engage un peu moins de 2000 hommes appuyés par la Luftwaffe contre le réduit de la Truyère. Le soir du 21 juin, von Brodowski reçoit le message suivant : « Chaudes-Aigues est entre nos mains. Résistance opiniâtre. »
Après les combats, les troupes allemandes partent à la chasse aux terroristes et aux armes. Elles patrouillent autour du Bès et de la Truyère jusqu’au 26 juin, faisant peu de prisonniers, et les victimes ont été plus nombreuses que pendant les combats. Eugène Martres estime leur nombre total (civils et combattants) à plus de 100.
La « brigade Jesser » reste tout l’été 1944 dans le Massif Central. Les résistants auvergnats sont considérés comme une réelle menace. Malgré de sérieux dommages, la Wehrmacht ne peut les anéantir. Quelques villes d’Auvergne restent sous la menace allemande : Le Puy, Clermont et Vichy. Après de violents combats en Auvergne (autour du Lioran et dans le Puy-de-Dôme) tout au long de l’été, les troupes allemandes se retirent peu à peu. Les 300 soldats du 95ème régiment allemand quittent Saint-Flour le 24 août 1944.
