10›21 JUIN 1944

Le sentier
des Maquisards

Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Image de thématique
Engagé dès 1941 dans la Résistance, Antoine Llorca-Laurent fonde l’équipe « transports » avec laquelle il effectue des missions périlleuses pour les maquis, récupération d’équipements, d’essence, organisation d’évasions… Il s’est aussi chargé du ravitaillement du Mont Mouchet participe aux combats de libération de l’été 1944 avec ses hommes du « Groupe Laurent ».
Archives départementales Puy-de-Dôme, 628Fi228

La logistique des transports

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Les moyens de transport constituent un besoin vital pour mener les actions du maquis. Les véhicules proviennent « d’emprunts » ou de réquisitions auprès des compagnies de transport, des entreprises laitières ou forestières, des garages, des particuliers, des administrations de l’État et même des troupes d’occupation .

Deux Peugeot 402 transformées en véhicules de combat.
Musée de la Résistance Joseph Lhoménède, 43230 Frugières-le-Pin. In J.-P. Bernier, Maquis d’Auvergne.

Les corps-francs des réduits ont besoin de voitures légères, rapides et adaptées aux actions qu’ils mènent : Peugeot 202 et 402, Citroën Traction, souvent modifiées par la suppression du toit et des portières et l’ajout d’un support pour fusil-mitrailleur.

Les maquisards se servent aussi souvent de camions et de camionnettes, de préférence à essence plutôt qu’à gazogène, dérobés aux entreprises de la région comme Michelin, ou prêtés par des entrepreneurs favorables à la Résistance.

Le plus difficile était de trouver de l’essence en ces temps de pénurie où le carburant était rationné. Les résistants visaient les gros dépôts et réussissaient à prélever des milliers de litres en des opérations très audacieuses : ainsi, dans la nuit du 12 au 13 juin 1943 une équipe comprenant Coulaudon, Llorca, Menut, Janthial et quelques autres a enlevé 14000 litres d’essence et 2000 litres d’huile aux ateliers industriels de l’air à Authezat dans le Puy de Dôme…

Au sein des réduits, il y avait de nombreux professionnels de l’automobile, garagistes, transporteurs, chauffeurs, mécaniciens. À partir de mai 1944, un véritable corps-franc de transport, le « cirque Laurent » se met en place au Mont-Mouchet, avec ses camions de fort tonnage, ses cars, ses camionnettes et voitures légères.

« Le 22 mai 1944, de nuit, trois camions du groupe Revanche effectuent un coup de main sur l’usine Fabre à la Canourgue en Lozère, conjointement avec sept autres véhicules du groupe Llorca-Laurent du Mont-Mouchet. Cette action permet de récupérer 6000 (ou 8000) blousons de cuir destinés à équiper les volontaires du Mont-Mouchet et de la Truyère. » (in Eugène Martres, L’Auvergne dans la tourmente, p.227.)