10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Photo © Léon Gendre
Archives départementales Puy-de-Dôme, 2 Per 438
Femmes en Résistance
Au moment de la guerre, les femmes n’avaient pas de droits civiques ; elles ne pouvaient pas être chef de famille ni disposer de leurs biens. Entrer en résistance, c’était dévier dangereusement du rôle de mère au foyer qui leur était assigné par Pétain et transgresser l’ordre établi. Pourtant elles ont été nombreuses à s’engager pour sauver leur patrie et la République, ce qui leur valut d’obtenir le droit de vote en avril 1944.
Dans sa collection Mémoires de la Résistance cantalienne, le musée d’Anterrieux a montré que la guerre fut ici aussi une « affaire de femmes. » Leurs fonctions dans la résistance sont assez traditionnelles : elles participent au ravitaillement, comme Georgette Loussert-Monique qui parcourt le Caldaguès avec son camion de boucherie dans lequel elle transporte des armes, ou des réfugiés juifs, ou des résistants qu’elle loge chez sa mère à Montagnac ; elles assurent les liaisons entre les chefs et la base comme Madeleine Mallet qui, à 14 ans, portait les messages de son père Louis Mallet-Faust, image même de la jeune fille à bicyclette, agent de liaison, que l’on voit dans tous les films sur la résistance ! Elles sont employées des postes, comme Suzanne Raparie –Odette, qui intercepte des messages et transmet des informations ; elles sont secrétaires de mairie, comme Alice Peghaire, qui fournit des cartes d’identité ou de rationnement aux réfractaires du STO et à tous ceux qui en ont besoin ; elles soignent aussi comme Anne-Marie Menut-Marinette, ou Jacqueline de Chambrun-Lieutenant Noëlle. Elles accueillent, hébergent, nourrissent et cachent des résistants ou des juifs dans leur foyer comme Hélène Fournier à Chaudes-Aigues, ou Suzanne Jarlier dans son café-tabac de Murat, ou les épouses de fermiers dans les campagnes. Les nazis se méfiaient moins des femmes ; On surveillait encore moins celles qui avaient mari et enfants. En revanche, quand elles étaient arrêtées, elles subissaient tortures et déportation au même titre que les hommes.
Dans ce monde de maquis qui est très masculin, elles incarnent les mères, les sœurs. « Petites mains » de la résistance, « combattantes de l’ombre, » discrètes et souvent anonymes, elles n’ont pas cherché la reconnaissance. Quelques-unes ont témoigné mais beaucoup d’entre elles n’ont même jamais parlé de ce qu’elles avaient fait et leur rôle a été minimisé après-guerre. La vignette qui illustre ce propos, tirée du journal Le MUR d’Auvergne de novembre 1944, en témoigne : ces trois femmes « mises à l’honneur » et présentées comme « modestes du maquis, » le resteront à jamais puisque leur nom n’est même pas mentionné.
On commence aujourd’hui à redécouvrir les « histoires oubliées » de ces résistantes, longtemps « oubliées de l’histoire ».
