10›21 JUIN 1944
Le sentier
des Maquisards
du Mont-Mouchet à Anterrieux
Le Mont-Mouchet et la Truyère ainsi que les villages qui jalonnent le parcours ont été le théâtre de violents combats entre maquisards et troupes allemandes pendant l’été 1944.
Ce sentier de randonnée est aussi un voyage dans le temps.

Archives départementales du Puy-de-Dôme, 628Fi229
Le corps-franc des Truands
Jean Mazuel-Judex est à l’origine de ce groupe. En 1939, il a combattu dans les Vosges où il s’est lié d’amitié avec Émile Coulaudon, le futur colonel « Gaspard » de la résistance auvergnate. Démobilisé, il devient vite un des premiers résistants de la région de Brioude et, dès 1942, il recrute.
Amitiés et rencontres individuelles sont à la source de ce groupe, rattaché à l’ AS dès sa naissance. C’est toujours Mazuel qui choisit et il faut être « volontaire permanent de tous les coups durs ». La qualité principale requise est l’aptitude au combat et tant mieux si on sait manier les explosifs. 141 personnes sont passées par ce groupe, avec des fluctuations selon les périodes et les pertes (nombreuses). La plupart appartenaient déjà à la résistance avant leur entrée chez les Truands et la moyenne d’âge se situe autour de 30 ans. L’organisation du « commando » comme l‘appelle Mazuel, est militaire et il se distingue des autres par un uniforme particulier : blouson de cuir noir orné de tibias et de têtes de mort ainsi qu’une casquette d’aviateur.
Au Mont-Mouchet, les Truands assurent la protection rapprochée de l’État-Major de Coulaudon et constituent une réserve mobile apte à se porter sur n’importe quel point du réduit. Ils sont aussi autorisés à mener des actions à l’extérieur, sabotages, transports, « réquisitions » chez les collabos…etc. Ainsi, Le 2 Juin 1944, quand les Allemands attaquent pour la première fois, une partie des Truands est en train de réaliser un coup de main, en plein jour, à Clermont-Ferrand, pour récupérer des chaussures, des médicaments et de l’essence ; une autre partie du groupe participe à la contre-attaque autour de Paulhac avec la 2ème Compagnie et les corps-francs « Eloy » et « Laurent ». Pour cette fois, l’ennemi se retire mais le pire reste à venir.
Lors du deuxième assaut, le 10 juin, le réduit est attaqué sur 3 axes. Seule la route du Malzieu reste libre. Les Truands divisés en petits groupes et armés de bazookas, vont prêter main forte aux compagnies en difficultés dans les avant-postes. Pour contrer l’avance de la colonne Otremba, ils se portent au carrefour des Quatre-Routes vers Pinols et ouvrent un feu d’enfer sur la tête du convoi. Treize d’entre eux seulement survivent à l’accrochage. Le lendemain, il leur faut affronter des troupes allemandes renforcées.
Le 11 juin, les rescapés aident les 10ème et 14éme Compagnies au pont du Crépoux sur la commune de Pinols. Le groupe de Danton qui rentre de mission, tombe sur l’arrière de la colonne allemande qui occupe le carrefour des Quatre Routes. Vite repéré, il engage un combat perdu d’avance, à 27 contre 500. En deux jours, les Truands ont perdu 22 hommes, soit un quart de leur effectif.
Les compagnies du Mont-Mouchet et les truands évacuent le réduit dans la nuit du 11 au 12 juin et se replient sur le réduit de la Truyère par le Malzieu. Une partie du corps-franc s’installe entre Lorcières et le Malzieu pour assurer la retraite des maquisards. Ils rejoignent ensuite Fridefont et St Martial où ils vont protéger l’État-major de Coulaudon dans son nouveau PC.
